Créée il y a 10 ans, la blanchisserie inter-hospitalière du Lyonnais poursuit son cycle en avant

En décembre 2014, la blanchisserie des Hospices Civils de Lyon, installée pendant plus d’un siècle cours Lafayette à Lyon, devenait inter-hospitalière et prenait possession d’un bâtiment entièrement neuf et dédié, à Saint-Priest. Dix ans plus tard, elle continue de se moderniser, d’améliorer son impact environnemental, ses conditions de travail et, surtout, de gérer au quotidien le linge de tous les établissements des HCL, ainsi que celui des centres hospitaliers de Sainte-Foy-lès-Lyon, de Givors et du Vinatier.

Par l’effet conjoint d’un déménagement et d’un élargissement à d’autres établissements, la blanchisserie des HCL, devenue, avec l’extension, "blanchisserie inter-hospitalière du Lyonnais" (BIHL), a incontestablement pris une nouvelle dimension, il y a dix ans. Fin 2014, après plus d’un siècle d’existence et de présence ininterrompue au 267 cours Lafayette, à Lyon, elle s’est installée dans un bâtiment de 7 000 m² spécialement créé pour elle, au cœur de la zone industrielle de la Fouillouse à Saint-Priest, à quelques mètres de la cuisine centrale et du centre de stérilisation des HCL.

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Bâtiment de la blanchisserie inter-hospitalière
Bâtiment de la blanchisserie inter-hospitalière situé à Saint-Priest

150 ans d’histoire autour du linge hospitalier

Le 20 novembre 1875, au terme d’une adjudication publique, les Hospices Civils de Lyon se rendent propriétaires d’un tènement situé au 267 cours Lafayette, à Lyon, avec l’ambition d’y installer une blanchisserie centrale. Celle-ci est créée en 1877 pour laver le linge de l’ensemble des établissements des HCL. A cette époque, toutes les tâches se faisaient manuellement et le transport du linge était effectué par des chevaux. En 1889, la blanchisserie s’agrandit et modernise son outil de travail car les premières prévisions sont déjà largement dépassées. En 1948, les Hospices Civils de Lyon envisagent la reconstruction complète du site pour en faire un établissement moderne et conçu pour fonctionner à la verticale, dans le but d’éviter un trop grand nombre de manutentions. Entre 1952 et 1954, les HCL engagent les transformations nécessaires à cette évolution.

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Entrepôt de la blanchisserie, début XXe Fond photographique des HCL - Blanc et Demilly
Entrepôt de la blanchisserie, début XXe - Fond photographique des HCL - Blanc et Demilly

 

Le plain-pied disparait, les niveaux font leur apparition : au 2e étage, le triage du linge ; au 1er étage, la salle des machines à laver/autoclaves où sont pratiqués le lavage, le rinçage et la stérilisation ; au rez-de-chaussée, l’atelier d’essorage et les machines sécheuses repasseuses.

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Essorage du linge, début XXe Fond photographique des HCL - Blanc et Demilly
Essorage du linge, début XXe - Fond photographique des HCL - Blanc et Demilly

 

Au début des années 2000, une réflexion est engagée pour moderniser l’outil, améliorer son efficience et les conditions de travail des agents, ce qui implique nécessairement sa délocalisation. Par délibération du 8 décembre 2008, le conseil d’administration des HCL approuve la création d’un Groupement de coopération sanitaire ayant pour objet la construction et le fonctionnement d’une blanchisserie inter-hospitalière.

En service à partir du mois d’octobre 2014, la blanchisserie inter-hospitalière du Lyonnais est officiellement inaugurée le 12 décembre de la même année.

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Vue drône de la blanchisserie inter-hospitalière
Vue drône de la blanchisserie inter-hospitalière

 

L’un des principaux bénéfices de ce changement réside dans l’implémentation, sur place, d’une chaine automatisée ultra-moderne, conçue sur-mesure par la société Kannegiesser, l’un des leaders mondiaux du secteur. Ce process technologique, entretenu par les techniciens de la blanchisserie inter-hospitalière, fluidifie grandement l’activité de la blanchisserie. Agissant sur la partie centrale des sept cycles du circuit du linge, la chaîne automatisée permet de trier, laver, sécher et plier, chaque jour, les 22 tonnes de linge nécessaires au fonctionnement des treize établissements de soins des HCL, ainsi que des centres hospitaliers de Sainte-Foy-lès-Lyon, de Givors et du Vinatier, regroupés, depuis l’implantation sur le nouveau site, au sein d’un Groupement de coopération sanitaire (GCS).

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Le circuit du linge hospitalier

« Le linge, c’est une part de l’image de marque de l’hôpital »

Dans un bruit de fond cadencé, les machines sont réglées comme des horloges : toutes les 120 secondes, 150 kilos de linge sortent simultanément des trois immenses tunnels de lavage installés dans l’aile arrière du bâtiment. Tout autour, en différents endroits, des bornes de contrôle permettent de suivre en direct chaque étape du processus. Sur l’écran des bornes, chaque carré de couleur représente un sac de linge de la même couleur : vert pour les draps, bleu pour le petit linge (taies, serviettes, chemises de malade…), bordeaux pour les tenues professionnelles, etc. Dans un ballet de sacs volants, transportés dans les hauteurs du bâtiment par des poulies mécaniques, l’orchestration, parfaitement huilée, garantit, en bout de chaine, un rendu de très grande qualité.

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Sacs de la blanchisserie inter-hospitalière

« Le linge, c’est une part de l’image de marque de l’hôpital. Il doit être parfaitement propre, entretenu et sain. Nous sommes au service des patients, des médecins, des soignants et avons donc le devoir de fournir des articles irréprochables », souligne Sébastien MAGNIN, responsable de la BIHL.

Ce dernier chapeaute la centaine de professionnels travaillant à Saint-Priest, mais aussi une trentaine d’autres agents répartis dans les différents établissements hospitaliers du GCS pour collecter le linge sale, en amont, et réceptionner le linge propre, en aval, en alimentant les distributeurs automatiques de vêtements (DAV) prévus à cet effet.

Tests bactériologiques, préservation de l’environnement et aménagement du temps de travail

Parallèlement à la modernisation, incarnée par la chaine industrielle mais aussi par le placement de puces électroniques dans chaque article pour en assurer la traçabilité, le fonctionnement de la BIHL n’a cessé d’évoluer au cours des dix dernières années. Avec le souci d’irréprochabilité et de progression continue, des tests bactériologiques trimestriels ont notamment été instaurés, depuis 2022.

« Si une bactérie venait à s’insérer dans du linge, cela pourrait avoir des conséquences sérieuses pour nos patients comme pour nos soignants. Ces tests ont un coût, mais ils constituent une réelle plus-value, en nous permettant d’être alertés du moindre dysfonctionnement », précise Olivier LORRAIN, responsable qualité.

La préservation de l’environnement représente une autre priorité de longue date. L’installation à Saint-Priest a offert, en ce sens, un atout considérable, avec la présence en sous-sol d’une nappe phréatique sur laquelle le bâtiment est directement raccordé. Depuis dix ans, 100% de l’eau utilisée y est puisée, sans jamais recourir au réseau d’eau public. Loin de s’en contenter, la blanchisserie multiplie les efforts dans ce domaine. Depuis deux ans, elle est ainsi parvenue à optimiser les programmes de lavage en fonction des articles traités. Cette rationalisation a permis de réduire de plus de 10 % la consommation d'eau, passant de 5 à 4,5 litres utilisés par kilo de linge, en moyenne, et même à 3,5 litres pour les draps. Mais l’innovation certainement la plus remarquable date d’il y a moins de deux ans avec la décision de la direction du GCS de réduire la durée d’activité quotidienne. En service de 6h30 à 19h30 auparavant (du lundi au vendredi), la BIHL stoppe aujourd’hui les machines à 17h30. « Avec deux heures d’ouverture en moins, nous avons économisé plus de 11% de consommations énergétiques. L’objectif était aussi de libérer nos agents plus tôt. Pour leur vie familiale, c’est un vrai plus au quotidien. Et, grâce à une meilleure organisation, avec des équipes plus nombreuses sur un temps plus court, nous avons réussi à maintenir notre niveau de production. Cet aménagement du temps de travail nous apporte des bénéficies dans tous les domaines. Il s’inscrit finalement parfaitement dans la tradition de la blanchisserie qui, tout au long de son histoire, a constamment cherché à améliorer à la fois les conditions et la qualité de travail », conclut Jean-François CROS, administrateur du Groupement de coopération sanitaire.

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Petit linge

 

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Photo de groupe lors des 10 ans de la blanchisserie
Photo de groupe prise le 24 janvier 2025 en présence de (de gauche à droite) : personnels de la blanchisserie hospitalière, de Katia Lucina, directrice de la production et de la logistique, Raymond Le Moign, directeur général des HCL, Pascal Mariotti, directeur du CH Le Vinatier, Corinne Joséphine, directrice du CH de Givors et Jean-François Cros, administrateur du GCS. 
Dernière mise à jour le :
Blocs libres

En chiffres
◎ 7 :
le nombre de sacs de couleur dans lesquels le linge est regroupé (draps, literie, petit linge, tenues pro, linge abîmé, linge délicat, bandeaux de nettoyage de sols)
◎ 12 : le nombre d’étapes pour chaque cycle de lavage, qui dure 24 minutes
◎ 60°C : la température de lavage du linge
◎ 21 DAV (distributeurs automatiques de vêtements) répartis sur les différents sites
◎ 100 équivalents-temps-plein sur la blanchisserie ; 35 dans les lingeries relais
◎ 5 200 tonnes de linge traitées en 2024 (1 300 tonnes en 1889 ; 2 100 en 1951)