« Ici, je peux soigner l’alimentation de mes patients et nourrir ma passion », Marion

Cavalière de haut niveau et diététicienne, Marion parvient, aux Hospices Civils de Lyon, à concilier ses deux passions. À tel point que cette compétitrice chevronnée est en passe de réaliser son rêve d’atteindre avec sa jument le plus haut niveau de compétition.

Oui, en travaillant à l’hôpital, il est possible de s’épanouir personnellement et professionnellement. Marion a deux passions : sa profession et l’équitation. Elle est montée à cheval pour la première fois vers l’âge de 4 ans, et a commencé à participer à des compétitions à l’adolescence. Après le baccalauréat, elle hésite entre devenir infirmière ou diététicienne. Elle finit par trancher et obtient son DUT (diplôme universitaire de technologie) en génie biologique option diététique et nutrition, complété par une licence en sciences sanitaires et sociales.

L’étudiante n’a pas dû compter ses heures, entre les révisions, les petits boulots et les stages hospitaliers. En effet, il lui a fallu assumer la pension de son cheval de l’époque, Pti Baloo dla maison. Car Marion n’est pas une diététicienne hospitalière comme les autres, elle est aussi une cavalière qui ambitionne de concourir au plus haut niveau de compétition. En 2020, elle a été vice-championne de France sur le circuit des jeunes chevaux. Et, l’année dernière, en 2023, elle a pris une licence professionnelle en équitation qui lui permet de concourir désormais au niveau international 3 étoiles.

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Marion, diététicienne hospitalière à l'hôpital Renée Sabran et cavalière internationale, et sa jument Fontendaya de l’O.

Vecteur de plaisir et de santé

Au travail, à l’hôpital Renée Sabran, chaque jour est différent. Elle navigue principalement entre quatre services : les soins de suite et de rééducation gériatriques, la rééducation orthopédique, le service des patients cérébrolésés et celui des patients blessés médullaires. « Autant dire que la routine n’existe pas. Les prises en charge sont variées, différentes les unes des autres en fonction des pathologies et du profil des patients. » À son poste, la diététicienne est en lien avec les infirmiers, les aides-soignants, les ergothérapeutes, les kinésithérapeutes, les orthophonistes, les médecins, etc. « Et aussi, bien sûr, précise-t-elle, avec le chef et le personnel de cuisine, que nous avons la chance d’avoir sur place et avec lesquels j’échange presque quotidiennement. »

C’est elle qui ajuste et détermine les régimes, parfois très spécifiques, des patients. « Le repas est personnalisé et je suis partisane des « repas plaisir », car on peut se faire plaisir tout en mangeant équilibré. » À un patient dont l’escarre est en voie de cicatrisation, elle prescrira un régime hyperprotidique (riche en protéines) ; face à une personne âgée, elle préviendra la dénutrition. Pour un patient cérébrolésé, elle sélectionnera une texture adaptée. Pour chacun, elle renseigne le bilan nutritionnel dans son dossier informatisé qui sera ensuite consulté par les médicaux et paramédicaux. C’est elle encore qui va préconiser tel régime à suivre à la sortie du patient vers un autre établissement ou à son domicile. La professionnelle de santé fait preuve de pédagogie pour expliquer l’importance de l’alimentation dans la santé. « Aux personnes atteintes par le diabète par exemple, je vais expliquer les effets néfastes à long terme de l’excès de sucre sur l’organisme. Beaucoup les ignorent. Les informer participe au soin car ils sont ensuite beaucoup plus vigilants à leur alimentation. » Ses interventions démontrent combien l’alimentation représente un vecteur de santé et de plaisir adapté quelles que soient nos conditions de vie.

Dans cet hôpital historiquement rattaché aux HCL, et pourtant situé au bord de la mer méditerranée, la Varoise expérimente des relations de travail très satisfaisantes.

« Nous nous entraidons les uns les autres. La bienveillance est réelle entre tous et envers les patients. Chacun de nous prenons à cœur notre rôle et le rôle de l’autre. Depuis 14 ans, j’y suis bien et je ne me vois pas travailler ailleurs. »

Par ailleurs, les bonnes relations entretenues avec ses deux autres collègues diététiciennes lui permettent de faire correspondre ses jours de congé avec le calendrier des compétitions. Marion incarne ainsi ces valeurs qui font de l’hôpital Renée Sabran un établissement d’excellence dans le soin, la formation et la recherche, référent à l’échelle régionale, que ce soit en chirurgie et rééducation orthopédiques, en soins de suite et réadaptation gériatriques ou encore en tant que centre de ressources et de compétences mucoviscidose pour enfants et adultes.

À l’hôpital et à cheval

Après Pti Baloo, son premier cheval qui profite, grâce à elle, d’une retraite méritée depuis 2017, elle monte aujourd’hui une jument à la robe baie de 9 ans : Fontendaya de l’O. « Nous sommes toutes les deux en connexion, une confiance particulière s'est instaurée car je l'ai formée depuis ses 4 ans. Elle m’écoute, attentive à mes commentaires. Nous avons la même soif de concourir, d’en découdre avec le cross, deuxième épreuve du concours complet. » Le concours complet se distingue par trois épreuves : le dressage, le cross et le saut d’obstacles. « Le dressage, des figures qui s’enchaînent, demande beaucoup de travail. Le cross, sur herbe, sable ou terre, est l’épreuve la plus périlleuse, mais Fontendaya est très volontaire, toujours impatiente de s’élancer sur la ligne de départ. Quant au saut d’obstacles, elle est douée et n’a pas froid aux yeux. »

Au mois d’août, les deux championnes participent au concours complet international de Saulieu, en Bourgogne. Plus de 200 cavaliers sont attendus, en provenance d’une quinzaine de pays. L’épreuve est de niveau international 3 étoiles long : « Ce sera mon premier format long. Nous avons commencé à nous entraîner sur une piste de galop pour travailler le cardio, préparer le souffle. » Marion, sportive depuis l’enfance, se prépare elle-aussi. Au programme, courses à pied, renforcement musculaire et équitation cinq jours sur sept.

Pour la suite, Marion ne se voit pas ailleurs qu’à l’hôpital et sur les terrains de complet. Là, où elle assouvit ses deux passions et exprime le meilleur d’elle-même. Le point commun entre ses deux activités ? « Le travail collectif. La participation de tous est essentielle que ce soit dans le soin ou la compétition. » Quant à son rêve, elle n’en a jamais été aussi près ! « Participer, d’ici un ou deux ans, à une Coupe des nations à l’étranger, une compétition internationale de niveau 4 étoiles à laquelle on peut participer en individuel pour représenter la France. » Marion et Fontendaya compteront alors parmi les cavaliers qui peuvent prétendre au plus haut niveau de compétition.

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