« Ici, je peux soigner mes patients, former mes étudiants et profiter pleinement de mes enfants », Sabine

« Je me suis inscrite en faculté de médecine parce qu’il n’y avait rien d’autre qui me correspondait : même ma conseillère d’orientation me voyait en médecine et nulle part ailleurs. » À la sortie du lycée, Sabine a brièvement hésité avec les sciences politiques – son côté « curieux, touche-à-tout », sans doute -, mais choisir la médecine a relevé de l’évidence pour cette fille d’un médecin généraliste installé près de Limoges.

Bonne élève et travailleuse, elle savait déjà qu’elle avait besoin de suivre un cursus « intense » et d’indépendance. Elle sera externe à Paris, puis s’installera à Lyon pour son internat en médecine interne, en 2012. La ville lui plaît, sa spécialité aussi : la médecine interne est idéale pour les profils polyvalents, comme le sien, qui aiment prendre le temps de réfléchir, mobiliser leurs connaissances et proposer une prise en charge globale, intégrant l’environnement psychosocial du patient. « L’internat est génial, très stimulant, et me permet de découvrir tous les sites des HCL et de travailler avec de nombreuses équipes différentes, en médecine interne mais aussi en pneumologie, en cardiologie, en réanimation, en rhumatologie, en maladies infectieuses », se souvient Sabine.

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Liberté et confiance

Très vite, elle s’intéresse à la recherche et s’inscrit en master pendant son internat pour étudier la santé des populations et les biostatistiques – son petit côté « geek ». Avec le soutien des Hospices Civils de Lyon, qui lui ont financé une année de recherche pour le master 2, Sabine achève son internat avec une thèse sur les complications au long cours de la transplantation pulmonaire dans la mucoviscidose. L’envie de recherche reste et le parcours hospitalo-universitaire se dessine : pendant ses trois années de clinicat, l’interniste planche sur une thèse de sciences portant sur la morbimortalité et l’impact des thérapeutiques dans l’artérite à cellules géantes, qu’elle soutient en 2021.

Elle exerce ensuite un temps comme praticien attaché puis s’installe à Montréal, avec son mari et ses deux jeunes enfants, pour un poste postdoctoral dans une équipe spécialisée en pharmaco-épidémiologie qui travaille sur une base de données d’exposition aux médicaments pendant la grossesse. Pendant cette année de mobilité internationale, là encore, les Hospices Civils de Lyon soutiennent financièrement Sabine et son projet de carrière universitaire.

Et accompagnent, à son retour du Québec à la fin de l’été 2023, sa candidature à un poste de Maître de conférences des universités – praticien hospitalier en santé publique. Aujourd’hui, Sabine, à l’image de la triple mission du CHU « soins, formation, recherche » partage son temps entre :

• Son poste hospitalier, qui lui permet de gérer l’unité « Base clinique et épidémiologique » regroupant les data managers des HCL et de coordonner l’axe appui à la recherche du pôle de santé publique ;
• Ses consultations en médecine interne pour garder un pied dans la clinique, notamment autour des troubles somatiques fonctionnels ;
• Et l’enseignement à la faculté, pour « le plaisir intellectuel et le contact avec les étudiants ».

Elle se dit reconnaissante de la confiance que lui a accordé le CHU de Lyon.

« Je n’avais pas d’expérience antérieure en santé publique, en dehors de mon appétence pour la matière et mon master. Les HCL m’ont donné l’occasion de découvrir un nouveau métier, au cœur de la machinerie de l’hôpital. C’est une vraie source de liberté et d’épanouissement pour moi. »

Ses journées ne se ressemblent pas, et c’est ce qu’elle voulait. Elle voulait aussi pouvoir ajuster son emploi du temps selon ses envies et impératifs : c’est gagné, son poste hospitalo-universitaire lui permet de passer du temps avec ses enfants le soir.

Voir ses enfants s’épanouir

La carrière de Sabine a finalement mûri avec elle. Ses choix, toujours dictés par l’empathie, qu’elle cultive au quotidien – « il faut savoir se remettre en question et se mettre à la place de l’autre » -, et par l’envie d’être utile l’ont poussée vers la médecine pour la relation de soin avec les patients et le travail en équipe. Plus tard, devenue mère, elle a souhaité pouvoir faire passer l’épanouissement de ses enfants tout en haut de la liste de ses priorités, sans pour autant abandonner sa blouse blanche et sa carrière passionnante.

En famille, Sabine profite de week-ends à la montagne, d’activités en plein air et d’excursions en ski de fond. En solo, elle coud des vêtements pour ses enfants, bricole et dévore des livres qui « procurent des émotions positives ». Sabine confesse une tendance un peu fâcheuse à passer trop de temps sur son téléphone, mais cette optimiste dans l’âme est surtout une professionnelle et une femme efficace. « Si j’étais un médicament, je serais de la cortisone. C’est un médicament qui a beaucoup de défauts mais tellement de qualités qu’on continue de le prescrire », aime-t-elle plaisanter. Une chose est sûre : les qualités de Sabine sont précieuses pour les HCL, et ils le lui rendent bien. C’est ici qu’elle a pu construire le poste « sur-mesure » auquel elle aspirait et laisser toute sa place à une vie de famille de 4, bientôt 5.