« Je reviens pour danser » à l'hôpital
A 21 ans, Adel El Shafey apprend qu'il est atteint d’une tumeur rare : une tumeur carcinoïde. Opéré un mois plus tard dans un établissement hospitalier marseillais, il est ensuite suivi au bâtiment A4 de l’hôpital Louis Pradel au sein de la plateforme d’oncologie pluridisciplinaire (POP) pendant plusieurs années.
« L’hôpital peut être investi comme un lieu de création et tout le monde peut se donner le droit d’être un chercheur, un créateur, un artiste. Pour exprimer cette idée, j’ai choisi un titre qui sonne comme un appel au mouvement et à la création, qui évoque quelque chose de jubilatoire...une célébration du vivant. », indique Adel El Shafey.
Danser à l’hôpital, du geste à la chorégraphie
Avec Maëlle Deral, sa comparse au sein de la compagnie Le Scribe, Adel El Shafey développe une œuvre chorégraphique singulière. Soutenue notamment par le Ballet Preljocaj (CCN d’Aix-en-Provence), Le Scribe développe ses projets culturels entre Lyon, Aix-en-Provence et différentes rencontres à travers le monde.
Cette trajectoire riche et ambitieuse se nourrit de sens et de partage, et Adel El Shafey formule aux Hospices Civils de Lyon cette proposition : revenir à l’hôpital pour danser et faire danser.
« Quand on enlève une partie du corps (pour moi en l'occurrence c'était une partie du poumon)... Il faut se réadapter avec un corps nouveau... Danser avec un corps nouveau et faire quelque chose d'inédit avec ce corps. Comment j'ai traversé tout ça ? Qu'est-ce que j'ai fait avec ce corps-là ? », souligne Adel El Shafey dans le film « Je reviens pour danser ».
Adel El Shafey et Maëlle Deral ont ainsi invité des patients suivis par le Dr Stéphanie Cartalat et son équipe à la Plateforme d’Oncologie Pluridisciplinaire, à une rencontre autour du geste, une découverte du mouvement, et du vocabulaire chorégraphique qui leur appartient, pour, chacun et ensemble, danser dans l’hôpital.
Durant trois mois, au cours d’ateliers hebdomadaires avec cinq participants, cette rencontre du mouvement, de soi, de l’autre et du groupe a donné naissance à des chorégraphies individuelles et collectives dans différents espaces des hôpitaux Pierre Wertheimer, Louis Pradel et Femme Mère Enfant.
« A travers cet atelier, j'ai vraiment trouvé un exutoire, une sorte de libération corporelle en plus de tout ce que j'avais pu faire pour me libérer de la maladie avant », témoigne l'une des cinq participantes.
Thibaut Ras : filmer le mouvement, restituer des trajectoires
Elle a été accompagnée par l’œil et l’oreille de Thibaut Ras, réalisateur, qui a notamment cocréé le projet All we can do is dance.
Son film documentaire restitue le mouvement des corps dans l’espace, avec force et légèreté. La caméra pose un regard bienveillant sur ces corps que la maladie a contraints, voire abimés. Les trajectoires de vie se confondent, donnant à voir les singularités et les vulnérabilités de chacun avec grâce et légèreté.
La Maison de la Danse : des œuvres participatives dans l’espace public
La Maison de la Danse, qui a accueilli l’ultime atelier, ainsi que les participants à l’occasion de plusieurs spectacles, a présenté ce film lors de son « 8e Festival » le 29 mai 2024, dans une édition 2024 qui a exploré les œuvres participatives, contribuant ainsi à inscrire un peu plus encore la danse dans l’espace public.
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Ce projet bénéficie du soutien de l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes, de la DRAC Auvergne-Rhône- Alpes et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le cadre du programme régional Culture et Santé pluriannuel 2024- 2026, coordonné par interSTICES.
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