« Ici, je peux gérer 120 personnes en cuisine la semaine et un club de sport le week-end », Christophe

 « Quand je suis entré aux HCL, à 22 ans, je ne connaissais rien au secteur hospitalier. C’était un autre monde ». Un monde que, près de 30 ans plus tard, Christophe connait désormais de l’intérieur. Embauché à l’hôpital Edouard Herriot pour remplir des barquettes et trancher la viande, Christophe s’est construit une carrière riche et variée, à force de travail et au gré de nombreuses opportunités. En 1994, il rejoint les HCL après un brevet d’études professionnelles (BEP) Cuisine, une première expérience professionnelle et un service militaire qui lui a permis de « découvrir un peu le travail collectif ». Il est vite séduit par la bonne ambiance dans son équipe et évolue une première fois, très rapidement.

« Six mois après mon arrivée, je gérais un secteur – la salle propre, les plannings de conditionnement et les réunions prévisionnelles pour réfléchir aux stocks et quantités à prévoir pour pouvoir nourrir les patients et les professionnels, donc servir 8 000 repas par jour. »

Les promotions se poursuivent et lui permettent de diversifier son parcours : Christophe sera cuisinier pendant trois ans puis passera neuf ans au déconditionnement, là où sont déballées les marchandises avant d’être envoyées en cuisine. En 2008, Christophe est nommé adjoint du responsable de production à l’hôpital Edouard Herriot et peut participer au groupe chargé d’imaginer le projet d’unité centrale de production alimentaire (UCPA) à Saint-Priest. C’est au sein de cette cuisine centrale que se poursuivra sa carrière : Christophe devient agent de maitrise puis responsable du secteur chaud au niveau de la cuisine et bientôt responsable planification et secteur diététique spécifique, au cœur des enjeux hospitaliers et des multiples régimes alimentaires nécessaires pour répondre aux besoins de patients parfois très fragiles.

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Un travail de l’ombre, essentiel pour l’hôpital et les patients

Il a alors 44 ans et la validation d’acquis par l’expérience pour obtenir un bac professionnel. Il lui faut « réapprendre à apprendre » mais le diplôme lui ouvre de nouvelles portes : celles du concours de technicien hospitalier, qu’il réussit.

« J’ai pu solidifier mon parcours et montrer aux équipes que lorsqu’on travaille et se donne la peine de réussir, on peut », sourit-il.

Pendant trois ans, Christophe coordonne l’activité de l’UCPA, soit la plus grande cuisine hospitalière du pays. Il va ensuite encore un peu plus loin et passe, en 2023, le concours de technicien supérieur hospitalier. C’est donc lui qui, désormais, s’occupe de la gestion RH des 120 professionnels de l’UCPA. Il gère leur formation, pilote les recrutements, planifie le job dating – en lien avec Pôle Emploi et la mairie de Saint-Priest -, organise les échanges avec les écoles et lycées, répond aux demandes de stage. Ce nouveau poste est pour lui une façon de transmettre ce qu’il a appris tout au long de sa carrière : « J’aime le relationnel avec les collègues de travail, pouvoir venir en aide à ceux qui ont envie d’évoluer ou de se reconvertir. »

Christophe est fier de son « travail de fourmi, travail de l’ombre, que peu connaissent et qui est essentiel pour l’hôpital et les patients » et de sa carrière, lui qui « ne pensai[t] pas arriver au grade où [il est] aujourd’hui ». C’est un tenace depuis toujours – il avait déjà persévéré pour entrer dans la filière BEP cuisine après un premier refus -, un autodidacte patient qui a été prêt à fournir le travail nécessaire pour atteindre de nouveaux objectifs et franchir de nouveaux paliers dans sa carrière avec, toujours, la volonté de servir les patients. Les HCL, de leur côté, ont su lui faire confiance, reconnaître son engagement, l’accompagner dans ses projets et lui fournir clés de réussite, formations et préparation aux concours.

Christophe n’est pas seulement engagé dans sa vie professionnelle : depuis l’an dernier, il est vice-président du Club pongiste de Saint-Priest, qu’il a rejoint en 2014 et où il a été trésorier adjoint. Le sportif, « qui jouait déjà gamin », enchaine les matchs en semaine et le week-end, aime les rencontres avec les autres clubs, la compétition et le fait de pouvoir jouer avec des jeunes et des moins jeunes, des expérimentés et des moins expérimentés.

« Des collègues devenus des amis »

Les horaires de travail avantageux de l’UCPA, où les soirées et week-ends sont libres, aident ce père de trois filles à jongler entre sa vie professionnelle, sa vie sportive et sa vie familiale. Trois vies qui se répondent : lorsque c’est son club qui reçoit, Christophe prépare de bons petits plats pour tous les joueurs. À la maison, c’est lui qui cuisine tous les soirs et qui partage sa passion avec ses filles. Mais la cuisine n’est pas le seul point commun entre toutes ses fonctions.

« Avec mon travail aux HCL, j’ai aussi appris à tenir des réunions, à prendre des décisions et à adapter mon discours à mes interlocuteurs. Ce sont des compétences qui me sont utiles au club pongiste. »

Ses qualités humaines font le reste : Christophe « aime les bonnes tables où les gens se réunissent, faire plaisir et voir que les gens se sentent bien ».

Désormais, celui qui fêtera son 30^e anniversaire aux HCL en octobre prochain entouré de collègues « devenus des amis » pense à sa succession. Il voudrait « trouver quelqu’un qui prendra le relai et conservera l’état d’esprit avec lequel [il] aborde le travail avec les agents. Qui fera preuve d’éthique et d’intégrité. »