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Stratégie robotique des HCL

Stratégie robotique des HCL

En 2003, les HCL figuraient parmi les premiers CHU nationaux à se doter d’un robot médical. Vingt ans après, en 2023, le CHU lyonnais possèdera l’un des parcs de robots les plus en pointe en France, avec l’acquisition en cours de 7 nouveaux appareils, dont certains quasiment uniques au monde, grâce à un programme d’investissements de 10 M€, qui bénéficiera en premier lieu aux patients.

Entamé en 2003 avec un premier robot chirurgical DA VINCI installé à l’hôpital Louis Pradel, puis poursuivi au fil des ans à travers plusieurs acquisitions d’appareils de pointe, le déploiement de la robotique aux HCL va s’accélérer dans des proportions jamais vues.
D’ici fin 2023, le 2e CHU de France va se doter de sept nouveaux robots, dont certains quasiment uniques au monde. Pour la première fois, tous les groupements des HCL (nord, sud, est, centre) bénéficieront, notamment, du robot chirurgical DA VINCI Xi, le dernier-né de la marque américaine Intuitive Surgical, premier - et longtemps unique - fabricant de ces machines aux bras articulés qui permettent de réaliser des opérations complexes sous coelioscopie1.

Représentant un investissement conséquent de 10 M€ sur deux ans (2022-2023), ce déploiement découle de la volonté des HCL de bâtir un véritable programme de développement de la robotique. Le premier jalon de cette stratégie a été posé, en septembre 2021, avec l’organisation d’un grand séminaire sur la robotique, réunissant tous les acteurs concernés : chirurgiens, cadres et professionnels de blocs opératoires, ingénieurs, gouvernance de l’établissement ainsi que des patients experts et des représentants des usagers. S’en est suivi, en janvier 2022, le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) interne, destiné à tous les services désireux d’acquérir un robot. Dans ce cadre, neuf projets ont été présentés, portés par des équipes d’une même spécialité médicale issues de plusieurs sites des HCL ou réunissant plusieurs spécialités au sein d’un même site.

Après l’instruction des dossiers par des experts médicaux des HCL et d’un établissement de santé européen de référence, les directions concernées, la commission médicale d’établissement, des représentants des usagers et des patients experts, six projets ont été retenus à l’été 2022, actant l’acquisition de sept nouvelles machines. Le parc des HCL va ainsi passer de sept robots, actuellement en service, à douze, d’ici fin 2023 (deux des sept robots en cours d’acquisition ayant vocation à remplacer des équipements DA VINCI déjà implantés à l’hôpital Lyon Sud). Rarement un CHU français n’aura autant investi dans les technologies du futur.

La stratégie robotique des HCL est un choix d’investissement majeur en termes d’équipement bien sûr, mais aussi dans les compétences et les pratiques médicales et chirurgicales de demain, l’innovation et la recherche, la construction de partenariats technologiques et cliniques ambitieux avec les industriels, à la croisée des enjeux d’un grand CHU. » Raymond LE MOIGN, Directeur Général des Hospices Civils de Lyon

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En 2022, 13 robots aux HCL

EPIONE, un inédit robot de radiologie interventionnelle à l’hôpital Edouard Herriot

Comme pour mieux symboliser l’ambition de ce programme, les deux premiers robots à entrer en action figurent parmi les plus novateurs. Ce jeudi 10 novembre, le robot EPIONE a été utilisé pour la première fois par le service d'imagerie médicale et interventionnelle de l’hôpital Edouard Herriot. Conçu par la société montpelliéraine Quantum Surgical, il cible aujourd'hui le cancer du foie, mais pourrait rapidement s'étendre à d'autres organes tels que le pancréas, les reins et les poumons. Installée au Pavillon H, cette machine, avec sa console et son bras articulé guidé par scanner, aura un rayonnement multi-établissements puisqu’il sera mis à disposition de l’ensemble des services d’imagerie médicale du CHU. Les HCL deviennent le 2e site au monde et le tout premier CHU à bénéficier de cet outil précurseur, dans un secteur, la radiologie interventionnelle, où le recours à la robotique s’avère extrêmement récent.

« EPIONE est même le seul robot existant dans le domaine du traitement percutané, s’enthousiasme le Pr Laurent MILOT, chef-adjoint du service d'imagerie médicale et interventionnelle de l’hôpital Edouard Herriot. En radiologie interventionnelle, nous soignons, dans le cadre du traitement percutané, à base d’aiguilles, que l’on place dans une tumeur, afin d’y introduire un principe actif qui va la détruire. EPIONE va nous permettre d’utiliser les aiguilles de manière incroyablement précise. En modélisant, en amont, la zone à détruire, nous saurons exactement où intervenir, au millimètre près. En outre, le robot utilise l’intelligence artificielle (IA) pour nous guider, ce qui va permettre de rendre les gestes plus facilement reproductibles. Alors qu’aujourd’hui, seuls quelques radiologues-experts réalisent certaines interventions complexes, la robotique va démocratiser les gestes. Plus de médecins radiologues pourront donc effectuer plus d’interventions et des interventions plus complexes, sur des tumeurs que l’on n’oserait pas traiter aujourd’hui. Cela ouvre la porte à des traitements chez des patients pour qui nous n’avons pas de solution actuellement et permet d’accompagner de façon très performante la formation des radiologues juniors ».

HUGO, un troisième robot chirurgical à l’hôpital Lyon Sud

Baptisé HUGO, le second robot de nouvelle génération à arriver aux HCL sera opérationnel en décembre 2022. Basé à l’hôpital Lyon Sud, cet appareil de chirurgie assistée, développé par la firme américaine Medtronic, vient de recevoir l’agrément européen. Disposant de quatre bras articulés dissociés et utilisable pour des prises en charge de gynécologie, d’urologie et de chirurgie générale, HUGO va venir compléter l’offre du centre de chirurgie robotique de Lyon Sud, qui, avec l’acquisition de deux DA VINCI Xi, s’appuiera désormais sur trois robots chirurgicaux permettant de développer les indications chirurgicales multi-spécialités, la recherche et la formation initiale et continue des professionnels.

« Compte-tenu du savoir-faire que nous avons développé depuis 2010, l’hôpital Lyon Sud est un partenaire de choix pour Medtronic, faisant partie des premiers utilisateurs européens de son HUGO. Comme nous l’avions fait, pendant trois ans, avec le DA VINCI Xi, que nous avons choisi d’acquérir définitivement, nous allons tester les capacités matérielles et les différents usages du robot, en partenariat avec le fabriquant, dans un passionnant travail de recherche clinique appliquée. Avec sa caméra de qualité supérieure et son système d’IA, nous percevons déjà un grand potentiel. Surtout, avec trois robots et donc un temps de machine disponible deux fois plus élevé, nous allons pouvoir envisager de nouvelles indications et des chirurgies extrêmement évoluées », souligne le Pr Alain RUFFION, chef du service d'urologie de l’hôpital Lyon Sud et président de la commission médicale locale, qui estime que près de 1000 patients/an pourraient être opérés, à terme, par assistance robotique, au sein de l’établissement.

« Dans les années 90, une opération de la prostate nécessitait 21 jours d’hospitalisation. Aujourd’hui, grâce à la coelioscopie assistée par les robots chirurgicaux, il n’y en a plus que pour un à deux jours. Et demain, avec les nouveaux robots, nous pourrions faire de l’ambulatoire et laisser les patients rentrer chez eux le soir-même en toute sécurité. L’apport de la robotique est extraordinaire ».Pr Alain RUFFION, chef du service d'urologie de l’hôpital Lyon Sud, président de la commission médicale locale et artisan de la création, en 2010 à Lyon Sud, d’un centre unique et multidisciplinaire dédié à la chirurgie robotique.

Le projet DIGISURGE, vers la conception d’un premier robot "made in HCL"

Aux côtés d’EPIONE, d’HUGO et des quatre DA VINCI Xi (qui devraient entrer en fonction progressivement d’ici le printemps 2023 à l’hôpital Lyon Sud puis, pour la première fois, à l’hôpital de la Croix-Rousse, d’une part, et au groupement hospitalier Est2, d’autre part), un dernier robot est attendu aux HCL. Celui-ci revêt un caractère particulier, puisqu’il a été entièrement imaginé par deux médecins du CHU, le Pr Eric TRUY et le Dr Bertrand LOMBARD. Depuis plusieurs années, ces deux chirurgiens du service ORL de l’hôpital Edouard Herriot travaillent, dans le cadre d’un projet baptisé DIGISURGE, sur les possibilités de développement de la microchirurgie mini-invasive, limitée par l’anatomie très complexe de la sphère ORL. Alors qu’aucune assistance satisfaisante n’existe, à l’heure actuelle, les deux praticiens sont parvenus à élaborer un prototype, combinant robotique et intelligence artificielle, permettant de réaliser avec une précision inégalable des procédures très exigeantes, comme la mise en place d’un implant cochléaire.

Également soutenu par la Fondation HCL avec un appel aux dons courant sur toute l’année 2022, le projet DIGISURGE devrait se concrétiser par la production, à partir du prototype et par l’intermédiaire d’un fabricant-partenaire, d’un tout premier robot "made in HCL", d’ici la fin de l’année 2023. « Développer un robot chirurgical constitue un vrai défi. Mais l’enjeu s’avère crucial car notre robot proposera des avancées techniques significatives. Il offrira aux patients une sécurité optimale, une diminution des complications et des douleurs post-opératoires et, in fine, une meilleure qualité de vie pour ceux qui ont besoin d’une chirurgie ORL complexe, due, par exemple, à une malformation du larynx, un cancer, une tumeur aux sinus, à la thyroïde ou à l’oreille », décrivent le Professeur TRUY et le Docteur LOMBARD.

Une école lyonnaise des nouvelles pratiques robotiques médico-chirurgicales

Spectaculaire par son volume (7 robots), sa transversalité (de multiples spécialités médicales couvertes) et sa rapidité d’exécution (moins d’un an entre le lancement de l’AMI et l’arrivée des premières machines), la stratégie de déploiement de la robotique portée par les acquisitions actuelles de nouveaux équipements a pour objectif de faire des Hospices civils de Lyon un site de référence nationale dans le domaine, au plan de la pratique chirurgicale et interventionnelle, de la recherche clinique, de l’innovation technologique et de la formation initiale et continue de professionnels de santé. Sous la responsabilité d’un Comité de pilotage dédié, de nouveaux achats de robots sont déjà à l’étude à l’horizon 2024/2025. A terme, l’ambition est de constituer, au sein du 2e CHU de France, une véritable "école lyonnaise" de la robotique, associée au développement de l’enseignement par la simulation in situ, dans les blocs opératoires.

En articulation avec les plateformes d’innovation médicale constituées par les HCL depuis quelques mois, comme la Station H (innovations robotiques) et PLATINES (innovations numériques), ce pôle de compétences permettra de développer de futurs matériels et activités et contribuer à l’attractivité des jeunes praticiens et professionnels paramédicaux. Après avoir réalisé, en 2009, la première laryngectomie partielle par voie orale avec robot en France, par le Pr CERUSE, puis, en 2017, la première opération robotisée d’un syndrome de casse-noisette (malformation congénitale touchant le rein gauche), en Europe, par le Pr CROUZET, les Hospices Civils de Lyon pourront ainsi bientôt réaliser d’autres "premières" médicales et bâtir un peu plus l’hôpital de demain.

Dr Rémi DUBOIS, chirurgien à l’hôpital Femme Mère Enfant, président de la commission des équipements médicaux de la CME et membre du comité de pilotage "robotique" des HCL « La robotique est une voie importante de pro grès, dès à présent et pour le futur. Il ne s’agit pas seulement de la robotique en elle même, mais aussi de tout ce qui l’entoure, l’innovation, l’enseignement, le développement d’autres matériels… L’arrivée du robot HUGO à Lyon Sud, par exemple va permettre , à travers un partenariat avec le constructeur, de co développer ce nouvel outil , donc potentiellement d’améliorer les usages et d’en trouver de nouveaux . En se dotant de tous ces robots, avec un vaste programme attenant qui va permettre de construire de nouvelles approches, les HCL s’inscrivent dans une dynamique très novatrice qui les place à la pointe de ce qui existe en France. »

Prs Jean Yves MABRUT et Kayvan MOHKAM, service de chirurgie générale, digestive et transplantations hépatiques et intes tinales de l’hôpital de la Croix Rousse « La chirurgie robotique permise par l’acquisition d’un robot DA VINCI Xi ouvre de nouvelles possibilités dans nos spécialités. Elle permettra, de manière générale, d’offrir une approche mini invasive à un nombre plus important de patients, améliorant ainsi les suites postopératoires, le confort patient et réduisant la durée d’hospitalisation et de récupération. En matière de chirurgie pancréatique, le gain s’avèrera conséquent alors que la résection chirurgicale reste à ce jour le seul traitement curatif possible du cancer du pancréas. En chirurgie hépatique, le robot permettra la réalisation de gestes difficilement réalisables sous coelioscopie et sécurisera les procédures à risque. Nous pourrons ainsi envisager des prélèvements de greffons hépatiques à partir de donneur vivant dans le cadre de la transplantation hépatique adulte et pédiatrique »

Pr Marco VOLA, chef adjoint du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Louis Pradel : « Ce projet
robotique, avec l’arrivée du robot DA VINCI Xi dans notre établissement, s’insère dans un processus d’évolution technique de l’ outil chirurgical. Le nombre de procédures de chirurgie cardiaque effectuées par vidéoendoscopie va augmenter, avec des résultats sécurisés. La qualité de vie postopératoire sera meilleure sans le sur risque associé à la technique ouverte. Le robot pourra être utilisé dans les opérations de la valve aortique, de la valve mitrale, des tumeurs et pour le pontage »

1 La coelioscopie (prononcer : cé-lio-sco-pie) est une technique de chirurgie dite « mini-invasive », permettant d’accéder à l’intérieur de l’abdomen par de petites incisions de la paroi abdominale. Cet acte permet au chirurgien d’intervenir sur de nombreux organes et traiter de nombreuses pathologies, notamment en gynécologie-obstétrique, en chirurgie urologique ou digestive, en chirurgie bariatrique et en chirurgie d’urgence. Avec des cicatrices plus petites et des suites opératoires plus légères, la récupération du patient s’avère généralement beaucoup plus rapide.

2 Le robot sera utilisé à l’hôpital Femme Mère Enfant ainsi qu’à l'hôpital Louis Pradel.

Sébastien Mateo, kinésithérapeute et enseignant chercheur

Premier kinésithérapeute maître de conférences des universités (MCU) en sciences de la rééducation depuis septembre 2021, Sébastien Mateo démontre la complémentarité entre la recherche, l’enseignement et le soin.
Sébastien Mateo

Septembre 2021, Sébastien Mateo prend ses fonctions à l’Université Claude Bernard Lyon 1 au poste de maître de conférences des universités en sciences de la réadaptation. Une première à Lyon. Aujourd’hui, son activité hospitalière de kinésithérapeute en neurorééducation s’est réduite au profit de la recherche clinique et de l’enseignement. Pour autant, il continue à soigner. Depuis douze ans, il travaille au contact des patients de l’hôpital Henry Gabrielle, à Saint-Genis-Laval.

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Sébastien Mateo
Sébastien Mateo, kinésithérapeute maître de conférences des universités (MCU) en sciences de la rééducation.

Des études au plus près des patients

Les objectifs des travaux de recherche de Sébastien Mateo sont directement inspirés par le quotidien des patients, recrutés durant leur hospitalisation. Actuellement, il coordonne quatre essais cliniques dont trois évaluent les bénéfices de l’imagerie motrice. Cette technique consiste à se représenter mentalement un mouvement. Les études du chercheur ont montré que pour les patients tétraplégiques ou souffrant d’une lésion de la moelle épinière au niveau cervical, le fait de s’entraîner à imaginer un mouvement en complément d’une rééducation kinésithérapeutique améliorent les facultés de préhension.

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Sébastien Mateo à l’hôpital Henry Gabrielle.

 

Une prochaine étude interrogera l’apport des exosquelettes dans le processus de récupération des fonctions motrices chez les patients blessés médullaires, cérébrolésés ou victimes d’un AVC.

« L’objectif est de mesurer scientifiquement l’intérêt de ces dispositifs conçus pour stimuler les fonctions motrices et accélérer la rééducation », détaille-t-il.

La quatrième étude succède à celle débutée au printemps 2020, deux mois seulement après le début du confinement. Impulsée par le Pr Gilles Rode, chef du service de médecine physique et de réadaptation et doyen de la faculté de médecine Lyon Est, elle vise à évaluer l’impact du vélo à électrostimulation dans le processus de récupération des patients. Le dispositif a été développé par le physicien Vance Bergeron (CNRS/ENS de Lyon – Université Claude Bernard Lyon 1) et Amine Metani, ingénieur de recherche à l’ENS de Lyon, en collaboration avec Sébastien Mateo et l’entreprise lyonnaise Kurage.

Lors de la première vague, quatorze patients infectés par le virus Sars-Cov-2, pris en charge à l’hôpital Henry Gabrielle, avaient été inclus dans l’expérimentation. Des hommes en surpoids de 38 à 72 ans, qui ont tous développé une forme sévère de la maladie ayant nécessité une hospitalisation en réanimation, de 21 jours en moyenne, avec mise en place de ventilation et de sédation. Des patients que le kiné a encouragés, soutenus et rééduqués pendant plusieurs semaines sur le chemin du rétablissement dès leur entrée à l’hôpital.

Les résultats de cette première phase exploratoire ont été publiés en 2021. Ils démontrent que l’utilisation du vélo à électrostimulation réduit le temps de sédentarité journalier, soit 200 minutes à un mois de rééducation, chez ces premiers patients comparativement à ceux qui ont utilisé le vélo sans électrostimulation. « Ils vont bien et continuent à progresser », précise le chercheur et soignant. Le second essai randomisé1 actuellement en cours devrait permettre d’établir la preuve scientifique des bénéfices du dispositif.

Des cours à l’hôpital

Si ses cours magistraux se déroulent dans l’enceinte de la faculté de médecine Lyon Est de l’Université Claude Bernard Lyon 1, les travaux dirigés, quant à eux, se passent au sein même de l’hôpital Henry Gabrielle (192 heures de cours dont 60 heures de TD).

« Ramener les cours à l’hôpital c’est innovant » souligne-t-il.

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Travaux dirigés au sein de l'hôpital Henry Gabrielle.

 

Cinq TD sont prévus durant l’année universitaire. Ils ont été conçus pour les externes et, accessoirement, pour les internes selon leur disponibilité. Au programme : évaluation des structures articulaires et musculaires, mesures quantitative et qualitative de la mobilité, du tonus, de la raideur, de la force, de la fonction motrice etc. Le dernier TD donnera l’opportunité aux étudiants de voir le déroulé pratique des différentes évaluations abordées lors des TD précédents avec un patient.

C’est dans le pavillon Jacques Bourret de l’hôpital Henry Gabrielle que nous avons pu assister au troisième TD de l’année. En ce lundi d’automne, l’ambiance était à la fois studieuse et détendue.

À chaque cours, l’enseignant commence par expliquer la théorie, avant de compléter par la pratique que les étudiantes appliquent ensuite. Ce lundi-là, la formation portait sur le testing musculaire ou comment pratiquer un examen permettant d’évaluer la force d’un muscle ou d’un ensemble de muscles, selon une échelle allant de 0 à 5.

L’enseignant a pris le temps avec chaque binôme, expliquant avec pédagogie et accompagnant autant que nécessaire les gestes des étudiantes des facultés de médecine Lyon Est et Lyon Sud.

« Il nous fait participer et on apprend mieux », commente Maily, externe vouée à devenir médecin généraliste. « L’enseignement est un beau métier qui permet de garder le contact avec les jeunes, d’actualiser son savoir et de transmettre ses connaissances », partage l’enseignant.

Pour Sébastien Mateo, la suite logique serait de poursuivre le processus engagé avec l’habilitation à diriger les recherches (HDR) qui lui permettrait d’accéder au corps de professeurs des universités. En effet, les kinésithérapeutes à l’instar des sages-femmes et des autres professions paramédicales ne bénéficient pas du statut bi-appartenant hospitalo-universitaire des médecins conjuguant les missions universitaires (enseignement et recherche) et hospitalières ou cliniques.

« C’est à l’hôpital où se fait en partie l’enseignement, où l’on rencontre les futurs médecins et où sont les patients. C’est dans ce cadre hospitalier que je mène mes recherches, pour pouvoir prendre les meilleures décisions thérapeutiques et délivrer un enseignement aux étudiants qui soit au plus près des nouvelles avancées. »

 


1 L’essai compare deux groupes (avec ou sans électrostimulation) de patients répartis de façon aléatoire.

 

Blocs libres

Parcours universitaire
2005 : master 2 en activité physique adaptée, Université de Bourgogne.
2009 : diplôme d’Etat en masso-kinésithérapie, Université Claude Bernard Lyon 1. Masseur-kinésithérapeute en neurorééducation aux Hospices Civils de Lyon.
2015 : doctorat en neurosciences, Ecole doctorale interdisciplinaire sciences-santé de Lyon.
2017 : enseignement à l’institut de formation en masso-kinésithérapie et à l’institut de formation en masso-kinésithérapie pour déficient visuel.
2018 : enseignement à l’institut des sciences et techniques de réadaptation, UCBL1. Membre associé du conseil scientifique de l’Ordre national des masseurs-kinésithérapeutes.
2019 : post-doctorat, Ecole normale supérieure, Lyon. Membre du comité éditorial de Kinésithérapie, la revue.
2021 : maître de conférences en sciences de la réadaptation, faculté de médecine Lyon Est, Université Claude Bernard Lyon 1.

Sébastien Mateo