Manipulateurs en électroradiologie médicale : au plus près des patients et des nouvelles technologies

Dans le domaine de la santé, l’imagerie médicale intervient pour le diagnostic, le traitement et le suivi du patient. Au cœur de cette discipline plurielle se trouvent les manipulateurs en électroradiologie.

Parce que le domaine de l'imagerie médicale est en constante évolution, avec l'émergence de nouvelles technologies, les manipulateurs en électroradiologie, apprennent et se perfectionnent tout au long de leur carrière. Ces professionnels sont spécialisés dans l'utilisation des technologies d'imagerie médicale telles que la radiographie, la tomographie, la scintigraphie, l’échographie, l’imagerie par résonance magnétique. En fournissant des images de haute qualité, ils contribuent à la prévention, au dépistage, au diagnostic, au traitement, à la prise de décision clinique ainsi qu’à l'interprétation des résultats.

Au centre d’oncologie radiothérapie et neuro-radiochirurgie des Hospices Civils de Lyon, les manipulateurs en électroradiologie alternent entre diagnostics et traitements, qu’il s’agisse de radiothérapie prescrite pour les patients suivis en oncologie ou de neurochirurgie avec le gamma knife pour les patients atteints de tumeurs cérébrales. Ici, les stimulations sont nombreuses et variées. Il faut répondre aux questions, expliquer les procédures, assurer le confort et la sécurité des patients. Ainsi, leur présence rassurante et leurs compétences techniques instaurent un environnement de soin serein, protecteur et efficace.

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Antoine et Delphine, manipulateurs en électroradiologie au Centre d'oncologie radiothérapie et neuro-radiochirurgie

 

Technique, physique, relationnel 

« La profession offre une grande variété de pratiques, du soin avec la pose des cathéters par exemple aux différentes technologiques d’imagerie », apprécie Delphine, 52 ans. Elle a commencé sa carrière aux urgences il y a trente-deux ans. Ensuite, elle a travaillé à l’hôpital Louis Pradel, où se succédaient coronographies et scanners en cardiologie interventionnelle, puis elle a intégré le centre de radiothérapie du groupement hospitalier Est.  

« Ici, on soigne », dit-elle d’emblée. « Un lien se crée avec le patient, auquel nous apportons du réconfort, c’est pourquoi, avec les cas les plus lourds, il faut savoir prendre du recul. » À d’autres moments, la légèreté peut l’emporter : « Il n’y a pas longtemps, dans le cadre du soin, j’informe un patient que nous avons besoin de voir si sa vessie est pleine. À peine installé sur la table du scanner, il me dit : Alors, comment elle est la vessie ? », sourit Chloé, manipulatrice radio depuis huit ans et au centre d’oncologie radiothérapie et neuro-radiochirurgie depuis son ouverture, en janvier 2023. Dans cet environnement technologique, doté des plus récentes machines d’imagerie médicale, la Lilloise de 29 ans a trouvé un lieu où s’épanouir professionnellement.

« J’apprends tous les jours, en manipulant les accélérateurs et le gamma knife et au contact des patients », souligne-t-elle.  

« J’aime aussi bien le côté technique que physique et relationnel », indique à son tour Pierre, 59 ans, le doyen de l’équipe, après 37 ans d’expérience.

« La radiothérapie est une discipline exigeante, très intéressante, formatrice. Nous n’avons pas droit à l’erreur car on ne peut pas revenir en arrière. La responsabilité est réelle et cela donne du poids à notre travail », relève-t-il. 

Auriane, 25 ans, décrit une relation avec le patient « plus apaisée, moins dur que dans d’autres services de soin », et de relater : « J’ai suivi un patient d’une cinquantaine d’années qui avait eu une mauvaise expérience de soin. Sa femme l’accompagnait et tous les deux craignaient la maltraitance hospitalière. Nous l’avons fait entrer dans la salle de radiothérapie pour lui expliquer le déroulement d’une séance. Ensuite, j’ai été présente tout au long du traitement et on a fini par nouer une véritable relation de confiance. Au final, après chaque séance, il ressortait avec le sourire. » 

Lui partait pour devenir kiné quand, durant sa première année d’étude de santé, Antoine découvre l’éventail des possibilités qu’offre l’imagerie médicale. « J’ai découvert ma voie », se souvient le professionnel de 24 ans, avec enthousiasme. « On s’adapte à toutes les personnalités car les profils de patients sont très différents les uns des autres », commente-t-il, fier de pouvoir instaurer une relation de confiance avec les patients les plus compliants comme avec les plus récalcitrants.

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Le manipulateur radio est le garant de la sécurité et de la qualité du traitement par radiothérapie

 

« Les techniques sont plus précises, les effets secondaires sont moindres, certaines tâches sont automatisées, ce qui laisse plus de temps pour la relation au patient », commente Chloé. « En trois ans, j’ai constaté l’évolution avec l’arrivée de nouvelles technologies, plus précises, plus efficaces et allégeant le poids de la prise en charge », surenchérit Auriane. « Nous travaillons avec les patients, pour les patients. Quand nous prenons soin d’une personne atteinte de la maladie de Parkinson, il faut des contentions qui soient adaptées et efficaces. Or, les instruments de contention ne sont pas tous à la hauteur des avancées technologiques », pointe Pierre. 

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Chloé et Pierre

 

Tous travaillent en étroite collaboration avec d'autres professionnels de santé, notamment des neurochirurgiens, des radiothérapeutes, des physiciens médicaux, des infirmières. Autant d’univers professionnels différents qui se côtoient quotidiennement. « Cela demande de se parler en bonne intelligence, de communiquer mieux et régulièrement pour éviter les incompréhensions », retient Delphine.  

Maillon incontournable de la recherche et de l’innovation 

Tout manipulateur radio peut être amené à participer à des projets de recherche, assurant que le protocole de recherche comme les facteurs nécessaires à sa reproductibilité soient effectivement respectés. Il peut même développer ses propres investigations, en complétant sa formation par un diplôme universitaire en recherche clinique, échographie ou ingénierie appliquée en IRM par exemple. Garant de la qualité et de la sécurité des procédures d'imagerie médicale et, par voie de conséquence de la qualité des données enregistrées, le manipulateur radio est ainsi plongé dans un environnement à la pointe de l’innovation.

Stéphanie Lion, ex-manipulatrice radio, est responsable de la plateforme Colybri, deuxième plus grand centre de collecte d’imageries médicales en France. Elle met à disposition des chercheurs, hospitaliers et universitaires, des start-ups et des industriels, les données de plus de huit millions d’examens d’imagerie médicale. Chaque demande requiert d’organiser, d’annoter, d’anonymiser et de sécuriser les données d’imagerie médicale. Dans ce processus rigoureux, les expertises du manipulateur radio du CHU, lieu de soin, de recherche et de formation, ont toute leur place aux côtés de celles des data designers, des bioinformaticiens, des attachés de recherche clinique, des ingénieurs et des radiologues. 

Demain, les données de l’imagerie médicale, associées aux données issues de la biologie, de la clinique et de la génomique, constitueront une formidable ressource annonçant, avec l’aide de l’intelligence artificielle, l’avènement d’une médecine basée sur les preuves, préventive et personnalisée. Une médecine dans laquelle les manipulateurs radio représenteront un maillon incontournable.  

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