Le patient formateur en santé

Le pôle de patients-enseignants rattaché à la faculté de médecine Lyon Est compte une quarantaine de patients. Ils interviennent du premier cycle à l’internat, en médecine, pharmacie, maïeutique, kinésithérapie et, bientôt, en odontologie. Les cours, qui vont de deux heures à la journée, sont préparés en amont avec l’équipe pédagogique et réunissent le patient et un enseignant de l’université.

« Que ce soit à travers un témoignage ou un enseignement dirigé comme l’annonce en cancérologie ou encore les travaux pratiques en communication, nos interventions ouvrent une fenêtre de compréhension du soin à partir de la perspective du patient. Elles participent à la prise en compte de l’être humain dans sa globalité et incitent à penser aux conséquences du soin dans toutes les dimensions de la vie du patient », explique Jocelyne Daumer.

Les patients-enseignants ont un statut de personnel hébergé, ont accès au parking, à la bibliothèque, au restaurant universitaire et bénéficient d’un espace dédié. Certains participent également à des projets de recherche universitaire et hospitalo-universitaire. Bénévolat, statut d’enseignant vacataire ou d’agent vacataire temporaire, le cadre d’emploi et de rémunération varie selon les facultés. Un cadre national pour harmoniser les pratiques, le recrutement, la formation et la rémunération est en cours de définition.

Le partenariat en santé diffuse aussi dans les formations des soignants. Gwenaëlle Thual, patiente et aidante coordinatrice des HCL, intervient chaque année dans les instituts de formation aux carrières de santé. « La sensibilisation au partenariat en santé est très importante », soutient Marina Grand, formatrice à l’institut de formation aide-soignante Clemenceau.

« Cela nous oblige à pénétrer la sphère du patient, à remettre en question le soin de son point de vue, ce qui peut représenter une aide précieuse pour le soignant. »

La formatrice incite ainsi ses élèves en stage à se mettre à la place du patient, à l’interroger sur la qualité du soin reçu et à questionner leur pratique. « Demain, nos aides-soignantes seront elles-mêmes promotrices du partenariat en santé », conclut-elle.

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