Les urgences se mettent au diapason des infirmières en pratique avancée

Depuis cet automne, le service des urgences de l’hôpital Edouard Herriot compte trois infirmières en pratique avancée (IPA). Leur expertise complète et optimise la prise en charge des patients tout en soutenant les équipes médicales et paramédicales.

« Les urgences de l’hôpital Edouard Herriot sont les premières à Lyon à avoir bénéficié de trois IPA avec trois mentions différentes », indique Manon Kaced, IPA mention urgences, aux côtés d’Éléonore Brocard, IPA en pathologies chroniques stabilisées et de Priscilla Evo, IPA en psychiatrie et santé mentale.

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Éléonore Brocard, Manon Kaced et Priscilla Evo, IPA aux urgences d'Edouard Herriot

 

Diplômées en juillet 2024, toutes trois ont pris leur poste de travail en septembre. « Mon intervention complète et facilite les parcours entre les urgences et les hôpitaux de jour », explique Priscilla Evo, forte de nouvelles compétences en sémiologie médicale (études des symptômes et signes de la maladie). La soignante repère les patients susceptibles d’être pris en charge, en hôpital de jour, dans les programmes(1) de traitement des troubles de la personnalité borderline et des états de crise suicidaires et dépressifs. Lors d’une seconde consultation, l’IPA en santé mentale peut réévaluer l’état clinique de la personne et proposer un accompagnement dans le cadre d’un suivi, en lien avec les partenaires de soins extrahospitaliers.

Éléonore Brocard intervient en lien avec la Cuppa (Cellule urgences parcours personnes âgées), dès l’accueil, pour repérer les syndromes liés à l’âge (troubles neurocognitifs, moteurs, nutritionnels, urinaires, etc.), avant de réorienter vers le médecin urgentiste. Pour comprendre la pertinence de son intervention, elle relate : « Récemment, un patient de plus de 75 ans, désorienté, avec des troubles neurocognitifs, a été conduit par la police aux urgences. En complément de l’IOA, l’infirmière organisatrice de l’accueil aux urgences, je consulte alors ses papiers d’identité et constate que les HCL ont un dossier médical à son nom. J’ai pu appeler ses proches, comprendre son histoire médicale et initier une prise en soins adaptée à sa pathologie dès son arrivée aux urgences. » Son intervention a évité une longue attente sur un brancard et des examens complémentaires potentiellement inutiles, ainsi que la survenue d’éventuels troubles du comportement associés au passage aux urgences, délétère pour la personne âgée, a fortiori atteinte de troubles favorisant l’anxiété. Manon Kaced, IPA mention urgences, intervient pour sa part dans deux parcours de soins : un parcours médico-paramédical avec le médecin pour des motifs de recours complexes et un parcours paramédical pour des motifs de recours simples.

« Après l’examen clinique, je peux émettre des hypothèses diagnostiques, prescrire des analyses biologiques, des examens d’imagerie et conclure des dossiers. » Sa présence, à l’instar de celle de ses consœurs IPA, vise à améliorer le parcours du patient.

Ancienne infirmière du service, elle est confrontée à un vrai challenge, celui de faire comprendre l’intérêt de ce nouveau métier et d’en démontrer les bénéfices pour le patient et pour l’équipe soignante.

En tant qu’IPA, toutes trois sont confrontées aux mêmes enjeux d’organisation et d’acculturation à la pratique avancée à l’hôpital, investissant par ailleurs un tiers de leur temps dans des activités transversales (recherche paramédicale, formation, amélioration des

pratiques professionnelles et du parcours patient).

D’ici l’été 2025, tous les services d’urgences des HCL compteront chacun deux IPA mention urgences en exercice.


(1) Programmes Care et Think

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