3d.Fab : plateforme d'impression en 3D de dispositifs médicaux pour la recherche
Une multitude de techniques d’impression 3D seront exploitées, notamment :
- L’impression de céramique pour, par exemple, des implants d’os sur mesure en chirurgie maxillo-faciale
- L’impression de silicone pour des implants personnalisés
- Et enfin l’impression de tissus vivants : le futur de la médecine régénérative
Christophe Marquette, coordinateur scientifique de la plateforme 3d.FAB :
Nous allons pouvoir mutualiser les moyens et les compétences dans des locaux dédiés, avec des matières adéquates, des imprimantes adaptées et des outils informatiques de post-traitement d’images
Seuls quelques patients bénéficient actuellement en France de dispositifs médicaux obtenus par impression 3D. Afin que cette technologie puisse se généraliser dans le secteur médical, deux savoir-faire majeurs doivent être réunis : Technique et Clinique.
Julien Koehler, ingénieur à la cellule innovation des HCL :
On accompagnera les idées novatrices des médecins techniquement et réglementairement à toutes les étapes de maturation du projet. Ces acquis pourront être transférés vers l’industrie. L’objectif principal est de transformer par le biais d’études cliniques des innovations technologiques issues de l’impression 3D en innovations cliniques accessibles au plus grand nombre de patients
Deux projets sont d’ores et déjà en cours d’évaluation :
Reconstruction d’un modèle anatomique du thorax d’un nourrisson
Le modèle est composé de poumons en matière souple, de côtes rigides, de la trachée et des vaisseaux sanguins imprimés par la plateforme 3d.FAB.
Fréderic HAMEURY, chirurgien pédiatrique aux HCL :
Opérer une malformation pulmonaire chez un tout-petit peut se réaliser sans ouvrir le thorax à l’aide d’une petite caméra et d’instruments fins : c’est l’approche mini-invasive. L’impression en 3D du thorax et du poumon déformable du bébé que l’on va opérer me permet d’anticiper les difficultés, de définir la stratégie opératoire idéale et de simuler l’intervention avant le jour J. Bien entraîné, je peux réaliser ensuite une intervention plus courte, moins douloureuse et moins séquellogène
Impression de prothèse 3D en titane pour la chirurgie maxillo-faciale
Elle permet de reconstruire les orbites osseuses au lieu de greffer le patient avec ses propres os.
Dr Jean Thomas Bachelet, chirurgien maxillo-facial :
On constate une nette amélioration à la fois fonctionnelle, notamment par la diminution de la vision double, et esthétique pour les patients. Et par rapport à la prise en charge actuelle par autogreffe, la prothèse 3D permet une réduction du temps opératoire et des zones opérées et moins de handicaps durables liés aux traumatismes orbitaires.
La cellule innovation des HCL accompagne le chirurgien sur un Programme de Recherche en Médico-Economie (PRME) afin d’évaluer les coûts et les bénéfices de la prothèse imprimée 3D. Si l’étude prouve sa supériorité par rapport à la greffe classique, ces prothèses pourraient être remboursées par l’assurance maladie.
A lire : L’imprimante 3D révolutionne la chirurgie maxillo-faciale
Impression de tissus vivants : le futur de la médecine régénérative
La médecine régénérative est en pleine mutation, notamment grâce à l’adoption par le domaine de l’ingénierie tissulaire des techniques de pointes que sont les outils de bioimpression 3D.
La plateforme effectue des études amont sur le développement de ces techniques de bioimpression mais également des études précliniques appliquées à certaines indications, notamment dans le domaine de la prise en charge des grands brûlés. L’avancée majeure dans ce domaine, portée par la plateforme, est la bioimpression 3D de peau directement sur patients brûlés.
A (ré)écouter : Podcast Sciences pour Tous : Quand nos organes seront imprimés